On pense d’abord à Pierre Dac : « Qui sommes-nous ? D’ou venons-nous ? Ou allons-nous ?… je réponds : en ce qui me concerne personnellement, je suis moi, je viens de chez moi et j’y retourne. »
Cela ne résout pas le problème du sens de la vie, mais manifeste peut-être, par le rire, que cette question n’est pas la bonne.
Ce n’est pas parce que nos enfants ont du sens que nous les aimons ; c’est parce que nous les aimons que notre vie prend sens, au moins relativement, en se mettant à leur service. On voit que le sens n’est pas principe mais résultat. Qu’il n’est pas absolu, mais relation. C’est toujours la logique de l’altérité : tout ce que nous faisons, qui a du sens, ne vaut qu’au service d’autre chose, qui n’en a pas.
C’est où la question du sens de la vie prend un contenu éthique, qui modifie et la question et la réponse. Le problème n’est pas de savoir si la vie a un sens, mais ce qui, dans la vie, est susceptible dans donner. Ma vie, pour le dire autrement, n’a pas de sens en elle-même ; mais il y a du sens dans ma vie, à chaque fois qu’elle se met au service d’autre chose : une cause que je crois juste, des individus que j’aime, un projet que je poursuis…
La vie n’est pas une énigme, qu’il faudrait résoudre. Ni une course, qu’il faudrait gagner. Elle est une aventure, un risque, un effort – qui vaut la peine, si nous l’aimons.
C’est ce qu’il faut rappeler à nos enfants, avant qu’ils ne crèvent d’ennui ou de violence.
Ce n’est pas le sens qui est aimable ; c’est l’amour qui fait sens.